Ce nouveau blog bien sûr !

A chaque fois que je dis à quelqu’un que je crée des costumes et des bijoux on me réclame mon adresse de blog pour les voir, je me suis donc enfin décidée à en ouvrir un. J’ai aussi un site internet sur le feu mais je le mettrai en ligne plus tard, quand il sera plus consistant en photos.

D’ici là vous aurez à supporter mon verbiage !

Commençons donc par le commencement : le pourquoi du comment de ma présence en ces lieux.

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Once upon a dream…

Par une sombre nuit de Litha (fête de la Saint-Jean pour les chrétiens), alors que les seigneurs, les manants et les gueux dansaient dehors autour de leurs feux de joie, une changeling fut déposée dans le berceau de mortels… et depuis elle essaie de s’adapter tant bien que mal à son nouveau monde…

Au fil des ans j’ai pu découvrir que le plus beau mois de l’année était riche en fêtes costumées. Ainsi mes pérégrinations m’ont conduite à Reims où j’ai pu assister aux fêtes johanniques puis à Provins et sa fête médiévale annuelle.

Chaque année, cette fête médiévale qui dure tout un week-end a un thème, celui de 2010 sera les Jeux, contes et légendes : on croirait qu’il a été fait sur mesure pour moi ! Cette fois-ci je ne peux donc plus y couper : je ne peux plus m’y rendre en civil, il me faut absolument des costumes pour la circonstance.

C’est pourquoi je me suis attelée à la réalisation d’un costume médiéval (XIIIè-XVè siècle) «histo-correct» composé d’une chainse, d’un bliaud, d’un surcot à porte d'enfer, d’une cape, d’un chaperon, d’une ceinture, de chaussures en cuir et d’une bourse (achetées toutes faites les années précédentes) pour le premier jour, tandis que le lendemain je compte arborer une tenue féérique (elfique) rappelant celles que l’on peut admirer dans des films tels que le Seigneur des Anneaux et que l’on qualifie de «med-fan» (abréviation de médiéval-fantastique) : une robe longue à manches évasées, des ailes de libellule, une cape à capuchon et divers accessoires, dont un flutiau et un magnifique bodhran achetés à Dublin l’été dernier car une Grande Bardesse sans instruments de musique c’est comme une pastasciutta sans pâtes !

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Au rayon couture je suis auto-didacte et fausse débutante puisque je dessinais et cousais déjà des vêtements quand j’étais adolescente (bien que détestant coudre, mais je n’en ai jamais été à un paradoxe près !). Puis les études, le boulot, la vie en général ont fait que j’ai arrêté pendant de nombreuses années. Mais maintenant que j’ai perdu ma taille mannequin (et qu’il risque de couler encore beaucoup d’eau sous les ponts avant que je ne la retrouve !) et que je ne trouve plus d’habits à mon goût, j’ai décidé de m’y remettre. J’ai même acheté plus d’une vingtaine de patrons du commerce (vive les soldes !), c’est dire si je suis motivée ! Fidèle à mon habitude de faire plusieurs choses à la fois, j’ai coupé du tissu pour faire une bonne demi-douzaine de vêtements alors maintenant : yapluka !

Ces derniers temps j’apprends à dompter une machine à coudre électrique, engin diabolique qui me fait gagner un temps fou ! C’est pourquoi je vais être en mesure de poster les premières photos de mes réalisations dans les jours qui viennent !

Je ne vais évidemment pas m’arrêter au médiéval, je vais également me confectionner des tenues pour la vie de tous les jours, notamment des redingotes (car c’est mon type de veste préféré, que ce soit à la mode ou pas), des manteaux longs, des robes, des chapeaux (j’adore les couvre-chefs en tout genre), etc.
Les Américains ont Project Runway à la télé, vous aurez Project Rowena sur votre moniteur !

A part les chiffons et les bijoux, j’ai encore beaucoup d’autres projets à concrétiser (liste non exhaustive) :
- refaire des masques vénitiens en cuir
- refaire des sacs
- refabriquer des poupées et des marionnettes
- faire mon propre hypocras (vin médiéval aux épices)
- décorer mon nouvel antre. Quand les travaux de base seront (commencés) achevés, je pourrais enfin m’attaquer à la déco. J’ai déjà un million 124 000 idées, le plus dur va être de n’en choisir qu’une seule ! Certaines se sont éliminées d’elles-mêmes faute de budget pour les réaliser, d’autres sont en attente…

Le thème retenu est celui des voyages et de l’imaginaire, voire des voyages imaginaires (Ah ! Cher Corto !), du théâtre (the world’s a stage…), des mythes et légendes nordiques et celtiques.

D’où mon pseudo dans le monde virtuel : Rowena, prénom d’origine incertaine et mystérieuse aux sonorités chantantes (prononcez : ro-EE-nə ) qui me fait penser au majestueux navire des elfes glissant gracieusement sur l’eau en quittant à tout jamais la Comté à la fin du Seigneur des Anneaux.

C’est aussi un hommage à Hugo Pratt qui a prénommé ainsi l’une des protagonistes du Songe d’un matin d’hiver in Les Celtiques (sauf qu’il en a fait une perfide espionne allemande. Tant pis !).

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Le Songe d’un matin d’hiver, présente Lady Rowena au sein d’un paysage de toute autre nature. Sa cape se trouve emportée par le souffle d’un destin, que semble déchiqueter autant de dents. Entre ces cromlechs, sur un tertre qui ressemble à une vague, la femme arbore une lumière qui paraît celle de la vérité, en toute son évidence et son attirance. Elle revêt ici quelque chose d’Alcyone, figée dans le ciel d’automne au milieu des Pléiades, chantée par Gabriele d’Annunzio dans un immense hymne à l’amour et à la nature. L’image de Lady Rowena véhicule également la vision de l’actrice Eleonora Duse, l’égérie du poète, dans l’un de ses grands rôles, Ellida, de «La Femme des ondes». in Corto l’initié de Joël Gregogna, préface de Didier Convard, éditions Dervy, 2008.

Chez les Anglo-Saxons, dans son History of the Kings of Britain, (XIIè s.) le poète gallois Geoffrey of Monmouth fait de Rowena une femme saxonne, fille de Hengist, épouse de Vortigern et «femme fatale» qui use de ses charmes et de ses potions pour arriver à ses fins. C’est la première occurrence historique de ce prénom, bien qu’on le trouve orthographié de différentes manières : Ronwen et Renwein.

Dans la légende arthurienne anglaise elle devient : Rouwenne, Rouuenne, Rouwen, Reowen, Rowenne, et Rowen, tandis que la légende arthurienne française la nomme Ronwen, Rouen, et Rowen.

Enfin, ce prénom sous la forme Rowena devint populaire avec l’Ivanhoe de Sir Walter Scott (1819).

Néanmoins, aucun document historique n’atteste de l’usage de ce prénom pour des gens réels avant le XXè s.

Enfin c’est le prénom de l’héroïne de la (piètre) tragédie Vortigern and Rowena écrite par «le faussaire qui voulut être Shakespeare» William Henry Ireland qui, en 1796, prétendit avoir retrouvé une pièce perdue du Grand Barde. (The Confessions of William Henry Ireland, Londres, 1805)

 

Vortigern and Rowena par William Hamilton

Il y a encore quelqu’un ?! Si vous me lisez encore, rassurez-vous, braves gens : me voici arrivée au terme de ma chronique. C'est que je tenais à vous présenter mon univers avant de vous présenter mes créations. Je n’en ai pas encore fait le tour, je ne vous en ai révélé que les grandes lignes, mais c’est suffisant pour comprendre mes aspirations et mes inspirations.

Mes prochaines interventions blogguesques seront moins volubiles et plus visuelles.

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