Atelier de Tir na nOg

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Bonne année !

L'origine du poisson d'avril du 1er avril est contreversée. L'hypothèse la plus répandue veut qu'en 1564, le roi de France Charles IX décida de modifier le calendrier pour uniformiser l'année dans les différentes parties de son royaume. En effet, elle commençait à Noël ici, le 25 mars là, le 1er mars là-bas, ou à Pâques encore ailleurs ! Quel pataquès ! Charles décida que désormais l'année commencerait le 1er janvier.

 

Édit de Roussillon dit aussi Édit de Paris

Article 39 :

"Voulons et ordonnons qu'en tous actes, registres, instruments, contracts, ordonnances,

édicts, tant patentes que missives, et toute escripture privé, l'année commence doresénavant

et soit comptée du premier jour de ce moys de janvier.

Donné à Roussillon, le neufiesme lour d'aoust, l'an de grace

mil cinq cens soixante-quatre. Et de notre règne de quatriesme.

Ainsi signé le Roy en son Conseil"

 

C'est pourquoi le 1er janvier  de l'an de grâce 1565 tout le monde se souhaita la "bonne année" et échangea des étrennes comme le voulait la coutume. Mais quand vint le 1er avril, certains renégats décidèrent de continuer à fêter le nouvel an comme auparavant, quoiqu'en dise le roi. De petits farceurs pas du tout réfractaires aux changements imposés par sa majesté décidèrent de se moquer d'eux en leur jouant des tours pendables et en leur offrant de faux cadeaux pour ce faux premier de l'an, des cadeaux sans valeur "pour de rire" pour ceux qui refusent la réalité ou la voient autrement.

La farce a tellement bien pris que, depuis, tout le monde a pour coutume de se faire des blagues ce jour-là.

 

Pourquoi un poisson ?

Plusieurs hypothèses se battent comme des poissons exotiques dans un aquarium quant à l'origine de ce choix.

Toujours au XVIème siècle, les cadeaux étaient souvent alimentaires. Avril marque la fin du Carême, période durant laquelle les chrétiens n'ont pas le droit de consommer de viande, c'est pourquoi on offrait un poisson. Le 1er avril on offrait de faux cadeaux, donc de faux poissons.

Ceci est une explication comme une autre.

 

 

Pizza médiévale

 

NOT just another pizza story!!!

As God is my witness, I'll never be hungry again!

http://www.youtube.com/watch?v=gn26pEDEhyY

La pizza est comme la mafia : personne n'en connaît l'origine exacte mais tout le monde propose sa version.

Et c'est ainsi que naissent les mythes et les légendes urbaines...

 

HISTOIRE ATTESTEE 

(donc vraie... jusqu'à ce que des archéologues et historiens en proposent une autre !)

La trace écrite la plus ancienne du mot "pizza" date de 997. Il signifie "fouace", "galette".

L'étymologie en est encore inconnue à l'heure actuelle. Selon les théories, "pizza" serait un dérivé de "pita" (mot grec), ou encore d'un mot lombard ou latin ou germanique ou...

Même contreverse quant à l'inventeur du plat : la pizza pourrait avoir été inventée par les Phéniciens, ou par les Grecs, ou par les Romains ou par...

Seule certitude : toutes les civilisations du bassin méditerranéen ont consommé des plats dont la composition et la cuisson font penser à la pizza. Il s'agissait de fouaces dont la pâte était un mélange de farine de diverses céréales, d’eau et de garnitures variées. C'était l’alimentation principale du paysan qui avait besoin d'une nourriture simple, nourrissante et facile à trouver : farine, huile, sel et levure.

La légende raconte que dans la Grèce antique, Vénus, la déesse de la beauté, fut la première à faire cuire une pizza composée de pain, de lait de chèvre et de baies rouges sur un volcan.

De minces disques de pâte ont été retrouvés à Pompéi : des pizzas entravées dans la lave pour la postérité. Mais en 1992 une découverte archéologique atteste d'une origine encore plus ancienne. Les restes de cette pizza préhistorique ont été trouvés près du lac de Garde. En effet, au cours de recherches commandées par le ministère du Patrimoine culturel, la section de préhistoire du Musée d'Histoire Naturelle de Vérone a trouvé un petit pain écrasé carbonisé d'un diamètre de 12 cm datant de l'Age du Bronze lors de fouilles à La Quercia. Cet ancêtre vénitien de la pizza, vieux de 4000 ans et parfaitement conservé sous 2,50 m d'eau, a aussitôt provoqué de vives controverses chez les Napolitains qui ont toujours cherché à s'approprier la paternité de la pizza. Ce CD préhistorique comporte même les empreintes digitales de celui qui a façonné la pâte ainsi qu'une empreinte de dent d'enfant qui, après en avoir arraché quelques bouchées, a dû jeter le disque dans le lac, sans se douter qu'il allait ainsi fournir un témoignage essentiel à la postérité de ce mets. Encore une enquête pour les Experts !

En Italie, la pizza dans sa forme la plus simple était donc une pâte de farine cuite sous les pierres d'un feu. Elle était servie recouverte de différents ingrédients, sauces et herbes : elle servait en fait d'assiette ("placenta", "offa"). Cet usage remonterait aux Grecs qui mangeaient un pain de farine d'orge plat et peu épais de forme ronde ("plankuntos" "maza") recouvert d'une garniture variée composée principalement de légumes. La pizza italienne était plus élaborée et se déclinait en deux versions : la salée : pain aplati principalement garni de lard et d'olives, et la sucrée : pain aplati au miel garni de raisins et de pignons de pin. Ces deux variantes sont encore consommées de nos jours en Italie.

Pendant des siècles, la pizza constitua donc l'alimentation de base des plus démunis qui confectionnaient un gâteau de pain en forme de disque mince assaisonné de lard, d'ail, de sel et de tout autre ingrédient à leur disposition, préparation qu'ils cuisaient dans un four à bois. La graisse de porc (saindoux) mélangée à la pâte fut progressivement remplacée par de l'huile d'olive. Puis on ajouta du fromage et du basilic. Dans certaines régions on ajouta également des pignons de pins ou encore une "cecinielli", une purée de menu fretin (région de Naples).

Cette pizza assaisonnée à l'huile d'olive, ail, sel, fromage et fines herbes correspond d'ailleurs à la recette décrite dans le "Moretum" attribué à Virgile.

Après la chute de l’Empire Romain, les Lombards descendent en Italie méridionale avec des bufflonnes ou bufflesses qui produiront le lait utilisé pour fabriquer la mozzarella.

Mais il faudra encore quelques siècles avant que la tomate ne trouve sa place sur cette galette de pâte.

 

CHRONOLOGIE

- VIème siècle avant J-C

Apogée de l'Empire Perse : les soldats de Darius le Grand (521-486 B.C.), férus de grandes randonnées, faisaient parfois des haltes et cuire une sorte de pain plat sur leurs boucliers puis y déposaient du fromage et des dattes avant de le déguster. Cette pizza avait donc des qualités nutritives indéniables !

- IIIème siècle avant J-C

Marcus Porcius Cato (234-149 B.C.), devenu célèbre en tant que Caton l'Ancien pour avoir été le premier à écrire l'Histoire de Rome, décrivit "un cercle de pâte agrémentée d'huile d'olive, d'herbes et de miel aplatie et cuite sur des pierres."

- Ier siècle avant J-C

Publius Vergilius Maro (70-19 B.C.) ou Virgile en français, poète et écrivain lombard, raconte l'origine légendaire de l'Empire romain dans l'Énéide où il décrit lui aussi des gâteaux ou cercles de pain de farine (à l'époque la notion de plagiat n'existait pas encore) :

"Beneath a shady tree, the hero spread
His table on the turf, with cakes of bread;
And, with his chiefs, on forest fruits he fed.
They sate; and, (not without the god's command,)
Their homely fare dispatch'd, the hungry band
Invade their trenchers next, and soon devour,
To mend the scanty meal, their cakes of flour.
Ascanius this observ'd, and smiling said:
"See, we devour the plates on which we fed."

- XVIème siècle avant J-C

1522 : les tomates découvertes au Pérou arrivent en Europe sous l'appellation romantique de "pomo d'amore" : pommes d'amour. Mais les riches les croyaient empoisonnées et n'en consommaient pas. Les catalogues d'une pépinière de Paris la présentait en tant que plante ornementale ou de curiosité.

Puis, vers le milieu du XVIIème siècle, elle fut finallement utilisée d'abord comme un légume puis écrasée pour constituer une sauce. Les paysans pauvres de la région de Naples auraient été les premiers à en mettre sur leur galettes de pain aplati garnies de lard, de fromage et assaisonnée à l'ail, au sel et aux herbes : ainsi naquit la pizza telle que nous la connaissons aujourd'hui.

http://www.youtube.com/watch?v=aqIKVEh9BPI&feature=related

 

LITTERATURE

Vers 1850 on trouve deux textes mentionnant la pizza : l'un écrit par Alexandre Dumas père dans son Grand Dictionnaire de la Cuisine (1843) et l'autre par Francesco Bourcard dans Usi e costumi di Napoli. Les pizzas qui y sont décrites sont encore vendues dans les rues de Naples de nos jours. Mais Dumas a commis une erreur : il parle de la "pizza a otto giorni" ou "otto" comme d'une pizza confectionnée huit jours avant d'être mangée alors qu'il s'agit en fait d'une pizza que l'on paye huit jours après l'avoir mangée (cf Giuseppe Marotta : Oro di Napoli et le film à sketches qu'en a tiré Vittorio de Sica avec la sublime Sofia Loren).

En 1858 Emmanuele Rocco donne une vision philosophique et non moins humoristique de la pizza dans Les usages de Naples et Légumes publié à Naples :

"Prendre un morceau de pâte, l'étaler et l'étendre au rouleau à pâtisserie ou avec les mains, mettre dessus tout ce qui vous passe par la tête, l'assaisonner avec de l'huile ou du saindoux, faire cuire dans le four, et vous saurez ce qu'est une pizza."

Quelques siècles auparavant, le cuisinier Bartolomeo Scappi en donnait déjà quelques variantes dans son traité culinaire en six volumes illustrés expliquant plus de 1000 recettes de cuisine Opera (dell' arte del cucinare) publié à Venise en 1570. Un véritable best-seller puisqu'il fut réédité pas moins de sept fois jusqu'en 1646 !

http://asso.machiavelli.free.fr/Site_francais/De_l_italie/De_l_italie_S/Bartolomeo_Scappi.html

 

Variations sur le même thème

Méthode 1

Pour faire une pizza d'une autre manière / Pour faire une pizza mille-feuilles

(Opera, chapitre CXXVIII, cinquième livre, folio 367) 

Ingrédients

  • 2 livres de fleur de farine
  • 6 onces de parmesan
  • 1 bouillon gras (de poule)
  • 1 tasse de sucre
  • eau de rose
  • 3 onces de sucre
  • 6 jaunes d'oeuf
  • 3 onces de mie de pain
  • 1/2 once de cannelle
  • 1/2 once de clou de girofle et de noix de muscade.
  • beurre
  • sucre

Pétrissez deux livres de fleur de farine avec six onces de parmesan pilé dans un mortier.

Liez avec du bouillon gras et de l'eau de rose.

Passez au tamis.

Ajoutez trois onces de sucre, six jaunes d'œuf, trois onces de mie de pain trempée dans du bouillon gras, 1/2 once de cannelle, 1/2 once comprenant du clou de girofle et de la noix de muscade.

Laissez reposer cette pâte pendant 1 h.

Aplatissez-la en feuille mince.

Graissez-la avec du beurre fondu.

Coupez et tressez des bandes de pâte deux par deux, faites quatre tortillons par torsade.

Graissez cette torsade de beurre fondu tiède.

Faites plusieurs fougasses avec cette torsade.

Faites frire la préparation dans du beurre ou du saindoux ou cuire au four dans une tourtière.

Saupoudrez de sucre.

Servez chaud.

 

Variations modernes :

Méthode 2

Ingrédients

  • 12 feuilles de pâte filo
  • 1 tasse de sucre
  • 2 cuillères à soupe de cannelle
  • beurre

Faites fondre le beurre et gardez-le au chaud.

Posez une feuille de pâte filo sur une planche,

brossez-la avec le beurre fondu,

recouvrez-la d'une autre feuille de pâte,

brossez-la avec le beurre fondu,

puis saupoudrer de cannelle et sucre.

Répétez cette superposition : 3 feuilles de filo puis de la cannelle et du sucre.

Finissez par une couche de cannelle et de sucre.

Coupez les feuilles en triangles.

Faites cuire dans un four préchauffé jusqu'à obtenir une coloration dorée.

Servez froid.

 

Méthode 3

Ingrédients

  • 12 feuilles de pâte filo
  • 1 tasse de sucre
  • fleurs de sureau fraîches ou séchées
  • eau de rose
  • beurre

Prenez une feuille de pâte mince et placez-la dans un moule à tarte préalablement graissé avec du beurre fondu.

Graissez le dessus de la pâte (et non de la patte) avec du beurre fondu, saupoudrez avec du sucre, parsemez des fleurs de sureau fraîches ou séchées.

Répétez l'opération avec les autres feuilles.

Mettez à cuire au four à feu doux.

Nappez de sucre et d'eau de rose.

Servez chaud.

 

Méthode 4

Recette teutonne publiée en 1345 dans Ein Buch von Guter Spise, livre contenant 101 recettes qui se trouve aujourd'hui à la bibliothèque universitaire de Munich.

Le recette n°52 est celle d'une pizza.

Je vous laisse le soin de la traduction :

http://www.monstonitrus.org/a_and_s/PeriodPizza.html

 

Buon appetito a tutti !

Pizza powaaa!

 

 

Lettres et le paraître

Une idée de bijou pour bibliophile :

Margaux Kent développe son idée à travers sa ligne Black Spot Books.

 

Procrastinators of the World, UNITE!

Aujourd'hui j'avais prévu de coudre plein de vêtements mais puisque c'est la 

 première journée mondiale de la procrastination

par respect, je m'abstiendrai...

(non, non, procrastination n'est pas synonyme de mauvaise foi, m'enfin !)

 

Explications :

Aujourd’hui, jeudi 25 mars, a lieu la toute première journée mondiale de la procrastination. Sous ce terme un peu barbare, on désigne communément la tendance pathologique à remettre quelque chose à faire sans cesse au lendemain.

Quelques sources :

http://www.anabet.com/node/330

http://www.20minutes.fr/article/393432/France-Ce-jeudi-c-est-la-premiere-journee-de-la-procrastination.php

et bien plus encore sur le blog de Possum.

 

Macbeth:
To-morrow, and to-morrow, and to-morrow,
Creeps in this petty pace from day to day,
To the last syllable of recorded time;
And all our yesterdays have lighted fools
The way to dusty death. Out, out, brief candle!
Life’s but a walking shadow, a poor player,
That struts and frets his hour upon the stage,
And then is heard no more. It is a tale
Told by an idiot, full of sound and fury,
Signifying nothing.

MacBeth Act V, scene 5, 19-28

 

 

 

Mettons-nous au vert !

    

 

Comme l'a écrit le nouveau pote de Dexter : One day we'll Let's share a cold one !

  

On s'fait une toile ?

 

Hier du soleil, aujourd'hui de la neige : de quoi y perdre son latin !

Mais temps parfait pour rester bien au chaud au coin du feu à se coudre un joli chaperon en laine comme celui que l'on voit sur cette femme :

Source : la bible Maciejowski (env. 1244-1254)

http://www.compagnons-duellistes.fr/article_chaperon.htm

 

... tout en se faisant une toile :

Chat-kespeare :

http://www.youtube.com/watch?v=DbK1eCt97ag

 

Ching Chong :

http://www.youtube.com/watch?v=O-38Y7FZReY

 

Déconstruction / reconstruction

 

Le rêve est une construction de l'intelligence à laquelle le constructeur assiste sans savoir comment cela va finir.

Cesare Pavese in Le métier de vivre.

 

Source

La vie est une ombre qui marche, un pauvre acteur qui se pavane et se trémousse une heure en scène, puis qu'on cesse d'entendre.

William Shakespeare in Macbeth

 

Photo by Cecil Beaton, costume by Schiaparelli, published in Vogue, January 15, 1936  Source

 

Project Rowena - Season I, episode 1

 

Aujourd'hui j'entr'ouvre les portes de l'Atelier. 

L'un de mes projets en cours est une tenue médiévale pour la fête éponyme (Thénardier) de Provins. J'ai jeté mon dévolu sur une robe à manches en rectangle car j'en ai assez de croiser des manches longues en triangle lors de cette manifestation.
 
Mes recherches iconographiques montrent plusieurs modèles.

Sur cette enluminure, la robe rose au milieu :

Justice leads the queens into the City of Ladies.
Collected Works of Christine de Pisan Master of the Cité des Dames
France (Paris), 1410


Sur celle-ci, les 2 personnages couronnés :

marpesia & lampeto
cy apres s'ensuit de marpesie ou marthesie et de lampedone seurs roynes des amazones.
la XIIIe rubriche - début 15ème siècle - BNF



Appelons un chat un chat !

En médiévalerie, il est difficile de mettre un nom précis sur les choses car plusieurs Ecoles s'affrontent et, en toute logique, plus on remonte dans le passé, moins on a de sources fiables pour connaître le pourquoi du comment.

Néanmoins, tout le monde s'accorde sur le fait qu'au Moyen-Age comme aujourd'hui, pour s'habiller les gens appliquaient le principe de l'oignon : plus il fait froid et plus on porte de couches superposées.

Concernant ces illustrations, selon les copines de La Joieuse Aguille il s'agirait d'une robe avec par dessus une houppelande (sorte de manteau à grandes manches du XVème siècle) ou d'un ensemble cotte + surcot (siècles précédents). Ce type de longues manches ouvertes en forme de rectangle existent depuis le XIè siècle. Autrement dit : en exécutant ce modèle, je serai histo-correcte... sauf pour le tissu employé !

Historiquement, la chemise de corps est coupée dans de la toile de lin, de la laine fine, du chanvre ou même de la soie, mais jamais dans du coton. Elle est blanche ou écrue.

Le cinéma aussi a flashé pour de type de robe !

Version Stargate (série TV) :



Version vampirico-victorienne pour la robe en velours vert foncé que porte Mina Harker (Winona Ryder) dans Dracula de F.F. Coppola (design : Eiko Ishioka)  :



Dans ces deux modèles j'adore les "sous-manches" exécutées dans des tissus recherchés, et plus particulièrement les finitions au niveau des poignets de la Stargate.

C'est pourquoi je compte faire plusieurs variations sur un même thème de base : une pour le provinois et une ou deux pour d'autres occasions moins ciblées sur une époque.

Pour la version médiévale, plutôt que du lin j'ai choisi un coton bio entièrement naturel et écologique, n´ayant subit aucun traitement chimique avec une apparence ressemblant à celle du lin, donc de couleur blanc cassé. Blanc cassé que je teindrai en bleu pour la couche supérieure (bliaut ou cotte) mais utilisé tel quel pour la sous-couche à manches près du corps (chainse).

Pour la version draculesque, j'ai un coupon d'un magnifique brocart brun foncé à motifs qui cherchait justement quoi faire de sa vie :

 

Hein ? Comment ? Qui ? ... Qui me parle ? Ouais, bon d'accord ! C'est juste de la panne de velours !

Comme je ne me suis pas (encore) coupé de gabarits pour les costumes dits historiques, je vais modifier des patrons du commerce, notamment celui-ci :

le traditionnel patron de bliaut/chainse que l'on trouve gratuitement en ligne un peu partout y compris sur le site Some Clothing of the Middle Ages-Historical Clothing from Archaeological Finds et ceux figurant dans ces ouvrages :

- The Medieval Tailor's Assistant: Making Common Garments 1200-1500 de Sarah Thursfield

- Patterns of Fashion (4 volumes) de Janet Arnold

- Mon Costume Médiéval : Mieux le connaître et le recréer de Claire Lhermey (dont j'avais déjà Mon potager médiéval)

 

Appelons un chat un chat - redux !

 

Quoi de neuf, Dotclear ?

 

Ce nouveau blog bien sûr !

A chaque fois que je dis à quelqu’un que je crée des costumes et des bijoux on me réclame mon adresse de blog pour les voir, je me suis donc enfin décidée à en ouvrir un. J’ai aussi un site internet sur le feu mais je le mettrai en ligne plus tard, quand il sera plus consistant en photos.

D’ici là vous aurez à supporter mon verbiage !

Commençons donc par le commencement : le pourquoi du comment de ma présence en ces lieux.

rowena_avatar.jpg

Once upon a dream…

Par une sombre nuit de Litha (fête de la Saint-Jean pour les chrétiens), alors que les seigneurs, les manants et les gueux dansaient dehors autour de leurs feux de joie, une changeling fut déposée dans le berceau de mortels… et depuis elle essaie de s’adapter tant bien que mal à son nouveau monde…

Au fil des ans j’ai pu découvrir que le plus beau mois de l’année était riche en fêtes costumées. Ainsi mes pérégrinations m’ont conduite à Reims où j’ai pu assister aux fêtes johanniques puis à Provins et sa fête médiévale annuelle.

Chaque année, cette fête médiévale qui dure tout un week-end a un thème, celui de 2010 sera les Jeux, contes et légendes : on croirait qu’il a été fait sur mesure pour moi ! Cette fois-ci je ne peux donc plus y couper : je ne peux plus m’y rendre en civil, il me faut absolument des costumes pour la circonstance.

C’est pourquoi je me suis attelée à la réalisation d’un costume médiéval (XIIIè-XVè siècle) «histo-correct» composé d’une chainse, d’un bliaud, d’un surcot à porte d'enfer, d’une cape, d’un chaperon, d’une ceinture, de chaussures en cuir et d’une bourse (achetées toutes faites les années précédentes) pour le premier jour, tandis que le lendemain je compte arborer une tenue féérique (elfique) rappelant celles que l’on peut admirer dans des films tels que le Seigneur des Anneaux et que l’on qualifie de «med-fan» (abréviation de médiéval-fantastique) : une robe longue à manches évasées, des ailes de libellule, une cape à capuchon et divers accessoires, dont un flutiau et un magnifique bodhran achetés à Dublin l’été dernier car une Grande Bardesse sans instruments de musique c’est comme une pastasciutta sans pâtes !

bodhran.jpg

bodhran.jpg

Au rayon couture je suis auto-didacte et fausse débutante puisque je dessinais et cousais déjà des vêtements quand j’étais adolescente (bien que détestant coudre, mais je n’en ai jamais été à un paradoxe près !). Puis les études, le boulot, la vie en général ont fait que j’ai arrêté pendant de nombreuses années. Mais maintenant que j’ai perdu ma taille mannequin (et qu’il risque de couler encore beaucoup d’eau sous les ponts avant que je ne la retrouve !) et que je ne trouve plus d’habits à mon goût, j’ai décidé de m’y remettre. J’ai même acheté plus d’une vingtaine de patrons du commerce (vive les soldes !), c’est dire si je suis motivée ! Fidèle à mon habitude de faire plusieurs choses à la fois, j’ai coupé du tissu pour faire une bonne demi-douzaine de vêtements alors maintenant : yapluka !

Ces derniers temps j’apprends à dompter une machine à coudre électrique, engin diabolique qui me fait gagner un temps fou ! C’est pourquoi je vais être en mesure de poster les premières photos de mes réalisations dans les jours qui viennent !

Je ne vais évidemment pas m’arrêter au médiéval, je vais également me confectionner des tenues pour la vie de tous les jours, notamment des redingotes (car c’est mon type de veste préféré, que ce soit à la mode ou pas), des manteaux longs, des robes, des chapeaux (j’adore les couvre-chefs en tout genre), etc.
Les Américains ont Project Runway à la télé, vous aurez Project Rowena sur votre moniteur !

A part les chiffons et les bijoux, j’ai encore beaucoup d’autres projets à concrétiser (liste non exhaustive) :
- refaire des masques vénitiens en cuir
- refaire des sacs
- refabriquer des poupées et des marionnettes
- faire mon propre hypocras (vin médiéval aux épices)
- décorer mon nouvel antre. Quand les travaux de base seront (commencés) achevés, je pourrais enfin m’attaquer à la déco. J’ai déjà un million 124 000 idées, le plus dur va être de n’en choisir qu’une seule ! Certaines se sont éliminées d’elles-mêmes faute de budget pour les réaliser, d’autres sont en attente…

Le thème retenu est celui des voyages et de l’imaginaire, voire des voyages imaginaires (Ah ! Cher Corto !), du théâtre (the world’s a stage…), des mythes et légendes nordiques et celtiques.

D’où mon pseudo dans le monde virtuel : Rowena, prénom d’origine incertaine et mystérieuse aux sonorités chantantes (prononcez : ro-EE-nə ) qui me fait penser au majestueux navire des elfes glissant gracieusement sur l’eau en quittant à tout jamais la Comté à la fin du Seigneur des Anneaux.

C’est aussi un hommage à Hugo Pratt qui a prénommé ainsi l’une des protagonistes du Songe d’un matin d’hiver in Les Celtiques (sauf qu’il en a fait une perfide espionne allemande. Tant pis !).

rowena_pratt.jpg

Le Songe d’un matin d’hiver, présente Lady Rowena au sein d’un paysage de toute autre nature. Sa cape se trouve emportée par le souffle d’un destin, que semble déchiqueter autant de dents. Entre ces cromlechs, sur un tertre qui ressemble à une vague, la femme arbore une lumière qui paraît celle de la vérité, en toute son évidence et son attirance. Elle revêt ici quelque chose d’Alcyone, figée dans le ciel d’automne au milieu des Pléiades, chantée par Gabriele d’Annunzio dans un immense hymne à l’amour et à la nature. L’image de Lady Rowena véhicule également la vision de l’actrice Eleonora Duse, l’égérie du poète, dans l’un de ses grands rôles, Ellida, de «La Femme des ondes». in Corto l’initié de Joël Gregogna, préface de Didier Convard, éditions Dervy, 2008.

Chez les Anglo-Saxons, dans son History of the Kings of Britain, (XIIè s.) le poète gallois Geoffrey of Monmouth fait de Rowena une femme saxonne, fille de Hengist, épouse de Vortigern et «femme fatale» qui use de ses charmes et de ses potions pour arriver à ses fins. C’est la première occurrence historique de ce prénom, bien qu’on le trouve orthographié de différentes manières : Ronwen et Renwein.

Dans la légende arthurienne anglaise elle devient : Rouwenne, Rouuenne, Rouwen, Reowen, Rowenne, et Rowen, tandis que la légende arthurienne française la nomme Ronwen, Rouen, et Rowen.

Enfin, ce prénom sous la forme Rowena devint populaire avec l’Ivanhoe de Sir Walter Scott (1819).

Néanmoins, aucun document historique n’atteste de l’usage de ce prénom pour des gens réels avant le XXè s.

Enfin c’est le prénom de l’héroïne de la (piètre) tragédie Vortigern and Rowena écrite par «le faussaire qui voulut être Shakespeare» William Henry Ireland qui, en 1796, prétendit avoir retrouvé une pièce perdue du Grand Barde. (The Confessions of William Henry Ireland, Londres, 1805)

 

Vortigern and Rowena par William Hamilton

Il y a encore quelqu’un ?! Si vous me lisez encore, rassurez-vous, braves gens : me voici arrivée au terme de ma chronique. C'est que je tenais à vous présenter mon univers avant de vous présenter mes créations. Je n’en ai pas encore fait le tour, je ne vous en ai révélé que les grandes lignes, mais c’est suffisant pour comprendre mes aspirations et mes inspirations.

Mes prochaines interventions blogguesques seront moins volubiles et plus visuelles.

melodie_pratt.jpg